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« Comment j'ai adopté un lapin sur Le Bon Coin »

Katrin Acou-Bouaziz, journaliste à Parents, nous raconte avec humour et tendresse comment un lapin a fait irruption dans la vie de sa famille… Récit.

Maman de trois enfants (12 ans, 7 ans et 2 ans), notre journaliste Katrin Acou-Bouaziz partage son quotidien haut en couleur. Aujourd'hui, l'adoption du lapin sur Le Bon coin.

Dit comme ça, je n’en reviens pas moi-même. Pourtant, il, elle, puisque c’est une lapine, vient de grignoter ma nouvelle paire d’escarpins posée dans le salon. Récit d’un craquage que je ne regrette pas (ou peu).

Au départ, il y a une envie, pressante, insistante des aînés pour avoir un animal, « steuplait maman !! » Puis une promesse formulée pendant la grossesse de la troisième, comme pour consoler les grands de la situation qui les ravit autant qu’elle les inquiète : « Ok ok, on achètera un animal après la naissance de la petite ». Cris de joie.

Ensuite, il y a un choix… Le chat est vite éliminé pour cause d’allergie. Le chien manquerait d’espace. La tortue nous semble froide et distante. Les poules risqueraient de déranger les voisins. À ce stade, les enfants s’emballent pour un cochon d’Inde. Oui, c’est mignon un cochon d’Inde mais ça manque de folie, on aimerait une bestiole qui court dans le jardin et mette de l’ambiance. Même si avec trois gamins, ce n’est pas le bruit et le désordre qui font défaut.

« Oui, c’est mignon un cochon d’Inde mais ça manque de folie, on aimerait une bestiole qui court dans le jardin et mette de l’ambiance. »

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« Comment j'ai adopté un lapin sur Le Bon Coin »

Je sais plus trop comment l’idée finit par germer dans mon cerveau attendriet embrumé par la fatigue, mais je pense tout à coup à un lapin. L’expérience contée par une voisine conquise sans doute. La perspective d’un animal de compagnie qui vit “dans le jardin” j’avoue aussi. Sauf qu’après quelques coups de fil en animaleries, je deviens experte. Et ceux-ci ne supportent pas le froid, à moins d’investir dans un lapin de ferme de 15  kg. Aucun rapport avec celui de Princesse Sofia…

Mon amoureux, pugnace, cherche alors un modèle ni nain ni maous. Les jardineries n’ont rien de tel. Bref, on décide de faire comme pour les meubles et de chercher sur le Bon Coin. Bingo. Une liste de lapins s’affiche près de chez nous. Après validation de chaque membre de la famille, Caramel fait l’objet d’une tractation par mail, puis par téléphone. Nous passons quasiment un entretien d’embauche avant que la vendeuse nous donne son adresse. Nous sommes finalement jugés dignes de l’animal, sérieux, informés, gentils.

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Une semaine plus tard, les enfants et leur père vont chercher Caramel.Une collègue nous donne une cage. Nous achetons de la nourriture et de la paille. Caramel doit vivre en intérieur au début. Soit. Il fera ses crottes dans sa litière très vite si on les remet dedans les premiers jours. Soit. Caramel est croisé bélier angora. Ses poils sont donc ébouriffés comme ceux d’une grand-mère au réveil. Soit. Les enfants bondissent de bonheur en imitant leur copain. L’animal calme même l’ambiance car il faut “faire attention”, “prendre soin”, “observer” mais ne rêvez pas, je vous vois, aucun animal, même le plus chouette n’empêche les colères et les caprices.

Bien vite on laisse la cage ouverte… On finit même par l’enlever. La lapine se balade. Seul la cuisine et le bureau sont interdits. Elle nous écoute. Elle mange nos épluchures. Elle bondit sur le tapis pendant qu’on fait du yoga. Elle grimpe sur le canapé pour avoir des câlins pendant le film. On la coiffe, on la caresse, on la sort. Son clapier, fabriqué par papi pour les beaux jours, l’attend. Mais je doute qu’elle y passe la nuit tant on s’est habitués à sa présence, oreilles rabattues et regard si doux.

« Ne rêvez pas, je vous vois, aucun animal, même le plus chouette n’empêche les colères et les caprices. »

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C’est sûr que parfois, c’est relou. Il y a des accidents de pipi, des crottes près de la litière. Il faut acheter sa nourriture, trouver un proche pour la garder pendant les vacances. La petite lui tire les oreilles ou la queue en mode sadique. On ne peut pas laisser traîner de billes ou de morceaux de poulet pané sur le carrelage. Nos magazines sont grignotés, nos fils de chargeur doivent rester planqués, l’aspirateur est rempli de paille…

À croire qu’on aime se rajouter des contraintes. À moins que ça ne soit la tendresse, la joliesse, la chaleur qui se dégage de son pelage ? Et nous offre un petit bout de nature à contempler et chérir tous ensemble…Et ça, c'est l'effet secondaire de l’animal de compagnie : vous devenez aussi gaga qu’avec un nouveau-né.

A lire aussiAuteur : Katrin Acou-Bouaziz, Journaliste, auteurArticle publié le