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L’art de vivre au grand art dans le Vaucluse, selon Charlotte Culot

Perchée dans le Vaucluse, l’artiste Charlotte Culot déploie un art de vivre à la fois riche et élémentaire. Son énergie haute en couleur s’exprime dans ses peintures et un projet d’édition de tapis, "Rhizomes". Rencontre.

Direction La Roque-Alric, village pittoresque entre les Dentelles de Montmirail et le mont Ventoux. C’est ici que l’artiste Charlotte Culot vit, aux côtés d’Hannah, son assistante, et d’Oural et Indiana, ses inséparables chevaux. C’est également ici qu’elle se ressource, puise son inspiration et travaille durant une bonne partie de l’année. "Je partage mon temps entre le Vaucluse et la côte sauvage du Finistère Sud, en Bretagne. La Roque Alric est la roche, le feu. J’y trouve une énergie verticale, tandis qu’en Bretagne, je m’horizontalise grâce à l’océan. J’ai besoin des deux pour trouver mon équilibre."

Au cœur de ce spectacle naturel, Charlotte Culot partage son temps entre son ermitage — une maison de poupée avec vue panoramique, au décor simple, mais aux éléments bien choisis, un terrain ponctué de petits cabanons où elle organise des fêtes et des spectacles équestres —, et la Maison Rhizomes, nouveau projet accueillant son atelier, une sorte d’Art Room ouverte au public où elle expose ses dernières créations et un appartement pour des artistes en résidence. "La Maison Rhizome me permet d’ouvrir mon univers à une communauté esthétique: on peut y venir en résidence, sur rendez-vous et, surtout, y échanger."

L’art en héritage

Fille du céramiste-sculpteur belge Pierre Culot et de l’artiste-illustratrice Micheline Wynants, Charlotte Culot naît en Belgique et est, dès son plus jeune âge, bercée par un langage créatif pluriel avec, d’un côté, le travail de la matière de son père et, de l’autre, la pratique du dessin et de la peinture de sa mère. "J’ai vécu dans un creuset familial hautement artistique. Je pense que nous, les enfants, avons poussé comme de mauvaises herbes, mais la beauté était toujours présente au quotidien: pour mes parents, c’était une recherche perpétuelle."

L’art de vivre au grand art dans le Vaucluse, selon Charlotte Culot

Si Charlotte Culot a commencé par la pratique de la photographie, immortalisant des murs en décomposition lors de ses différents voyages, l’artiste a fini par troquer son appareil pour du papier, de la colle et des ciseaux.

"Les tapis sont le résultat d’une chaine humaine, animale et végétale."Charlotte CulotArtiste

"À un moment donné, la photographie ne suffisait plus. Lorsque j’ai commencé la peinture, j’étais plutôt 'Matissienne', réalisant des natures mortes, puis c’est devenu abstrait, et, désormais, c’est de la couleur pure", avoue-t-elle.

Proche du mouvement expressionniste américain Colorfield Painting, Charlotte Culot fait des aplats de couleur à la gouache qu’elle fabrique elle-même avec des pigments. Ensuite, elle construit ses peintures comme des architectures, sous forme de collages, en assemblant des morceaux de couleurs découpés. Des techniques mixtes qui lui permettent de créer de véritables champs colorés, libres, structurés, ouverts et entiers.

Rhizomes

En parallèle de son activité de peintre, Charlotte Culot a développé une collection de tapis noués, "Rhizomes", réalisée à la main et en série limitée au Népal. "Rhizomes est une prolongation de ma pratique artistique. C’est une chaine humaine, animale et végétale, et le tapis est le résultat de toute cette chaine. Souvent, on dit que c’est un art décoratif, alors qu’il est total. Il faut imaginer que l’on va sur les hauts plateaux tibétains, à plus de 4.000m d’altitude, pour avoir la meilleure laine, celle qui se trouve sur le dos de l’animal. On la tond, la lave, la sèche, la file et la teint. Il en va de même pour les cocons de soie, le lin, le chanvre."

Un projet qui sera bientôt ponctué par une édition de tables en ciment, pour cultiver ses propres "rhizomes" tels les tokonomas japonais, et une collection de murs-mosaïques, en collaboration avec l’artiste-mosaïste Jérôme Clochard. "Fragment après fragment, la matière va se réorganiser dans un cosmos pour aboutir à une œuvre de lumière." Une œuvre jusqu’au-boutiste, pour une artiste pleine de ressources.

www.charlotteculot.com
Les œuvres sont disponibles chez Amelie, Maison d’art. www.amelie-paris.com

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