1. Accueil
  2. tapis
  3. Oise-Feuquières : Gérard Bertin, marcheur de l’extrême pour la bonne cause

Oise-Feuquières : Gérard Bertin, marcheur de l’extrême pour la bonne cause

Focus sur le marcheur de l’extrême Gérard Bertin, avaleur de kilomètres qui a lancé, en 2019, le défi de la Marche des Anges aux deux associations organisatrices.

Essayer de compter les kilomètres parcourus par Gérard Bertin vous donnerait le tournis. À 71 ans, le Normand de Saint-Jean-de-Folleville (Seine-Maritime) a notamment traversé sept fois la France.

Amoureux des longues distances

Mais ce qui l’intéresse Gérard lui ce sont les longues, voire très longues distances. Il a par exemple relié Lillebonne (Seine-Maritime) à Lisbonne au Portugal. Soit un peu plus de 1 700 km. Mais cela ne lui suffisait pas. Alors il a décidé de partir à nouveau de Lillebonne pour rejoindre cette fois-ci Moscou en Russie. Un périple de presque 3 000 km retracé dans un livre.

À lire aussi >> Oise-Feuquières : la Marche des Anges démarre vendredi

“J’ai besoin de ces longues distances“, affirme Gérard. Le Normand peut également se targuer d’être le recordman sur le circuit Saint-Malo – Mont-Saint-Michel – Sète, 1 000 km parcourus en 11 jours sans dormir. À tel point que des gens le reconnaissent parfois un peu partout en France.

“C’est toujours une bataille mentale pour aller de plus en plus loin. J’ai vécu des choses hallucinantes“, souligne-t-il. Récemment, il est passé près de Feuquières, lieu d’arrivée de la Marche des Anges, puisqu’il a bouclé le tour de Normandie (450 km) en une semaine.

De toutes ces courses, Gérard tient un sacré paquet d’anecdotes. Il raconte notamment :

“En allant à Moscou j’ai dormi en pleine forêt où j’ai croisé des trappeurs avec leurs gros 4X4 russes qui m’ont amené chez eux. J’ai rencontré des moines et des sœurs en Pologne. Lors d’une course dans le désert, je me suis perdu. L’armée nous avait donné 3 h pour survivre si l’on se perdait. J’ai retrouvé mon chemin sain et sauf un jour et demi plus tard.”

Oise-Feuquières : Gérard Bertin, marcheur de l’extrême pour la bonne cause

Mais comment communique-t-il lors de ces rencontres impromptues à l’étranger ? “L’important dans ces rencontres c’est la compréhension qui se dégage des gestes et des regards“, assure Gérard. Si sa dernière course aurait dû être le marathon des sables au Maroc, il se prépare aujourd’hui à boucler un aller-retour Paris-Londres. “Je n’attends que l’autorisation de la reine“, plaisante-t-il.

Quel est son secret ?

Le septuagénaire se dit lui-même “increvable“. Et lors d’une course à Monaco, le prince Albert lui-même a tenu à lui poser la question en personne. Mais quel est le secret de Gérard Bertin ?

“Je n’ai pas de secret en particulier. je ne bois pas, je ne fume pas, je ne mange pas gras, je ne me drogue pas. Et surtout je m’entraine toute l’année. Ce qui me permet de rester très tonique.”

L’initiateur de la Marche des Anges

Si l’idée est née dans la tête de Gérard, elle se concrétise grâce à ses pieds et à sa collaboration avec l’association Petit Ange Ensemble contre la Méningite et Kelailescore. C’est sur une édition des 24h non-stop de la voie romaine à Lillebonne que Gérard rencontre Rémy Orain il y a près de dix ans.

À lire aussi >> Seine-Maritime/Oise : Petit Ange, “que les personnes touchées nous trouvent facilement”

Puis en 2019 il lui lance le défi qui deviendra la Marche des Anges. “Je voulais faire une surprise à Patricia, la présidente de l’association Petit Ange, pour l’aider à continuer à lutter contre la méningite.” Et quand on lui demande pourquoi il s’investit autant, il répond humblement : “À la fin ma récompense ce ne sont qu’un t-shirt et verre d’eau.”

Le défi lancé par Gérard est donc rapidement devenu réalité. Et lorsqu’en 2020 la Covid vient perturber l’évènement, il fait tout pour que La Marche des Anges se tienne. “Il ne faut jamais laisser tomber. Les associations sont fragiles.” Il se met donc à relever le défi des 135 km depuis chez lui sur son tapis de course. Mais il est bien heureux que la marche reprenne normalement cette année.

“En physique c’est un autre regard, confirme Gérard, c’est du vivant, du concret, des mairies à l’écoute, des discussions, des pots aussi…” C’est bien cet esprit que voulait mettre en place Gérard Bertin.

“J’ai toujours envie de parler, de communiquer… c’est dur de rester seul quand on marche. J’invite les familles touchées par la maladie, ou dans le deuil, à venir partager un moment, une discussion, à oser s’exprimer et à ne pas ignorer ce qu’elles vivent.”

Le principal objectif de l’évènement étant de sensibiliser aux méningites et d’informer un maximum de monde sur le sujet. “Il ne faut pas hésiter à bousculer les gens pour les informer sur la maladie.” Ainsi, des photos et noms d’enfants décédés de la méningite figurent cette année sur l’affiche de l’évènement.

Celui qui a été un joueur de tennis insubmersible sur terre battue, et qui faisait auparavant 10 000km de VTT par an l’assure, “je ne suis pas prêt de m’arrêter, j’en ai encore autant sous la semelle“. Il aimerait d’ailleurs boucler un jour le parcours de la Marche des Anges en un aller-retour sur une journée.

À lire aussi >>