1. Accueil
  2. tapis
  3. Quest for Infamy (Nintendo Switch) – Le test

Quest for Infamy (Nintendo Switch) – Le test

La fatigue nous fait écrire de drôles de choses. Un peu en mode automatique au moment de rédiger les premières lignes de ce test, nous nous retrouvons avec un article ayant pour titre Quest for Glory, la célèbre série de jeux de Sierra sortie, notamment, sur mon Amiga 500 que j’aime toujours d’amour. Et il faut dire que les ressemblances sont nombreuses entre les deux titres. Mélange de point‘n click et de RPG, le titre des développeurs d’Infamous Quests a tout de l’hommage non déguisé à son glorieux ainé. Sorti sur PC en 2014, il arrive désormais sur nos Nintendo Switch. L’occasion pour nous de rattraper notre retard… et de faire pipi sur des tapis.

L’aventure à l’ancienne

Quest for Infamy, c’est, certes, une lettre d’amour pour la série des Quest for Glory, même s’il faut pour cela avouer que l’épisode 5 n’ait jamais existé, mais c’est surtout un virage à 180° avec le jeu de Corey et Lori Ann Cole. Oubliez le héros chevauchant son fier destrier. Nous incarnons ici Roehm, un pauvre bougre qui arrive dans la paisible bourgade de Volksville du royaume de Lonaria. Celle-ci est soumise à la vigilance sans faille de Rayford, shérif local, qui n’hésite pas à couper net le cou de tout contrevenant à la paix civile. Volksville étant coupé du monde de par l’effondrement d’un pont, il va falloir à Roehm trouver le moyen de subvenir à ses moyens le temps que les réparations se fassent.

Notre quête commence donc à ce moment et le moins que l’on puisse dire c’est que notre liberté est totale. Nous pouvons, dès le début du jeu, partir explorer les moindres recoins et alentours de la ville de Volksville et il n’y a que très peu de limitations à nos déambulations incertaines. Dans le but de trouver des compagnons nous indiquant comment faire pour survivre en ces terres, nous engageons très vite des conversations. Celles-ci nous permettent de nous faire remarquer par trois mentors potentiels. Un mage, un brigand et un voyou. Ceux-ci sont prêts à nous faire entrer dans leur confrérie contre quelques menus services. À nous de choisir quelle formation sera la plus adaptée à notre profil scolaire.

Quest for Infamy (Nintendo Switch) – Le test

Notre aventure alternera donc les missions en lien avec les événements se passant en ville et celles concernant notre cursus professionnel. En tant que jeu à l’ancienne, il vaut mieux se munir d’un petit carnet à spiral à la couverture cartonnée ainsi que d’un crayon gris à mine 2HB pour être dans la capacité, le moment venu, de prendre des notes sur nos missions. Ainsi, par exemple, le mage nous permettra de maîtriser un nombre conséquent de sortilèges. Pour y arriver, il nous faudra trouver un nombre important d’ingrédients divers allant d’une eau putride à une clé cachée sous un paillasson en passant par un caillou poli. Il est très difficile de tout retenir et rien ne vient aider notre progression.

Un mélange de genres qui fonctionne

Ces mécaniques de jeu d’aventure à l’ancienne sont parfaitement maîtrisées par les développeurs d’Infamous Quests. S’il peut sembler, au départ, que cette liberté puisse nous perdre, beaucoup d’indices se cachent, sous forme de dialogues, dans le royaume de Lonaria. Ces lignes de textes, qu’elles viennent de nos conversations ou de la voix off du narrateur, sont l’un des points forts de Quest for Infamy. Tous les amateurs de coup de Trafalgar, si cher à l’amiral Nelson, pourront bénéficier de dialogues où la moindre occasion est saisie pour tenter de faire rire le joueur. Il faut bien reconnaître que le propos est bien souvent dénué de la délicatesse d’un buveur de thé, mais cet humour potache fait souvent mouche tandis qu’explose régulièrement le quatrième mur.

L’autre point fort de Quest for Infamy concerne ses graphismes. Si la plupart des jeux d’aventure modernes utilisent un système de mise en surbrillance des éléments importants, le titre d’Infamous Quests s’en passe et il faut passer notre curseur sur un élément pour voir si son nom s’affiche. De ce point de vue, c’est simple, nous avons l’impression que chaque élément du décor est utilisable. Mais loin de rendre le titre injouable, ils sont tellement bien incorporés dans l’ambiance que chaque objet ne semblant pas à sa place est forcément important pour notre progression.

Chaque action que nous ferons aura une influence sur nos statistiques. Ainsi en début de jeu, il faudra tenter plusieurs fois de grimper au-dessus de la porte d’entrée de la ville. Chacune de ces tentatives, si elle échoue, augmentera tout de même notre capacité d’escalade, nous permettant, à terme, de réussir à passer cet obstacle. Nous retrouvons ce système pour augmenter nos statistiques de combats. Ceux-ci, loin d’être passionnants, demandent juste de choisir la bonne attaque ou de parer en attendant que notre jauge de magie se recharge, en tout cas pour le mage que nous étions.

Notre seul regret concerne uniquement la trop grande passivité de notre antihéros. Celui-ci se contente de suivre le cours des événements en plaçant une réplique bien sentie de temps à autre. Nous avons toutefois la possibilité d’effectuer certains choix de temps à autre pour ainsi montrer la noirceur de notre âme. Ainsi avoir le droit de vie ou de mort sur le pauvre bougre que nous venons de tabasser est agréable, il est juste décevant que ce choix n’ait pas une grande influence sur la suite de nos aventures et que, finalement, notre héros se contente d’être infâme en urinant un peu partout sans prévenir.

La beauté au pixel près

Mais oublions ces problèmes d’incontinence et abordons plutôt la partie technique de ce portage. Le pixel art, que l’on soit en docké ou en nomade est d’une grande qualité. Fourmillant de détails et de vie, notre voyage en compagnie de Roehm ne laisse jamais de place à la lassitude oculaire. Les décors se renouvellent régulièrement malgré la zone restreinte dans laquelle nous déambulons. Entre les ruelles d’une cité campagnarde, les exhalaisons nauséabondes d’un marais putride ou les ruines d’un manoir, notre aventure nous fera découvrir de très beaux tableaux. Un cycle jour/nuit viendra agrémenter le tout en modifiant les tons des couleurs présentes.

Chaque dialogue sera agrémenté du visage du personnage nous tenant conversation. La diversité et la qualité sont de mise. Ces visages sont tous différents et réalistes. Seuls quelques doublages, en anglais, donnent l’impression d’avoir été enregistrés depuis la salle de bain. La bande-son est bien plus sérieuse et bien réalisée. Nous retrouvons des sonorités entraînantes qui nous accompagnent parfaitement durant nos pérégrinations.

Terminons par les contrôles. Beaucoup de jeux d’aventure ayant connu une sortie sur PC arrive sur nos Switch sans aucune optimisation. C’est loin d’être le cas pour Quest for Infamy qui offre une prise en main extrêmement complète. Il y a tout d’abord la possibilité de contrôler tout ce qui se passe à l’écran en tactile. Les contrôles s’apparentent alors à un jeu à la souris classique. Chose agréable, le jeu aux joycons en docké est très bien optimisé lui aussi. Les sticks servent à déplacer le curseur à des vitesses différentes tandis que les touches L/R permettent de sélectionner l’action à mener et ZL/ZR servent à choisir notre vitesse de déplacement. Peu importe notre façon de consommer du jeu vidéo sur nos consoles hybrides, la prise en main est toujours optimale.