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SX US 2022 : Seattle vu du canapé

Seattle vu du canapé : l’intégralité du Supercross américain vous est présentée sous un autre angle avec 3AS Racing spécialiste Off Road. Avec plus de 300 000 références au catalogue, 3AS a forcément la pièce qu’il vous faut.

Seattle était de retour au calendrier après deux ans off à cause de la pandémie mondiale. Une ville et un stade qui ont souvent produit du grand spectacle. Cette année, un peu moins… Après plusieurs épreuves à couper le souffle, on est en effet passé du Hell’s Fest à un thé dansant samedi soir, malgré un terrain certes court en ce qui concerne les temps au tour mais tout de même plutôt intéressant, avec notamment les deux gros enchaînements bien costauds avant les whoops, notamment celui juste avant avec son 4/3/3 franchement pas évident. Des enchaînements qui nous ont coûté Chase Sexton pour la soirée, et auraient pu prendre Cooper Webb également aux essais. Les whoops eux-mêmes étaient visiblement ingérables, même pour quelques uns des meilleurs pilotes mondiaux !

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Ce Showpony a le chic pour parfaitement résumer la soirée en peu de temps.

Et pour la cinquième fois de suite (!!!) Eli Tomac s’est imposé, ce qui nous donne sept victoires sur douze courses, 44 au total, comme Chad Reed… Que dire de plus, si ce n’est que notre homme est le meilleur cette année, tout simplement. De nouveau en mode tranquille en heat, Eli a ensuite réussi le plus dur en finale en réalisant le holeshot, et en s’appliquant à sauter tour après tour le fameux gros enchaînement avant les whoops, puis en punissant ces derniers à chaque passage comme une maman ours en colère. Le savant mélange entre puissance, agressivité et finesse dans son pilotage est un régal non seulement à regarder, mais est aussi la preuve de la confiance affichée par Tomac dans sa machine. Avec désormais 54 points d’avance, autant dire que le championnat est plié et ET3 se dirige tout droit vers un très mérité deuxième titre SX. Du sacré boulot.

Après une improbable série de trois épreuves faites d’incidents de course et/ou de mauvaises décisions, Jason Anderson avait besoin, selon ses propres termes, « de se relancer dans ce championnat ». Ce qu’il a réussi de belle manière, même s’il a, cette fois, profité de ces fameux “faits de course”. Mais il a aussi su se montrer à la hauteur, en remportant sa heat, d’abord, puis en prenant un bon départ. Et il a ensuite été capable de ne pas craquer sous la frustration de ne pas parvenir à suivre le rythme de Justin Barcia devant lui. Pourtant, on imagine facilement qu’il aurait aimé aller faire un câlin à JB51. Visiblement, ce n’était pas dans ses cordes ce jour, et JA21 a donc adopté une tactique conservatrice, pour une fois, pour monter sur le podium. Il se trouve que Barcia l’a aidé à monter une marche plus haut en chutant tout seul. Du coup, El Hombre récupère seul la deuxième place du provisoire pour cinq points, à l’issue d’une journée sans accrocs. Juste ce qu’il lui fallait. Il est décidément bien solide cette saison. Dommage d’avoir perdu autant de points cruciaux depuis Arlington et cette série de places (9/21/6) qui ont plombé ses espoirs de mettre la pression sur Eli.

Un deuxième podium de suite pour Marvin Musquin, le troisième de la saison. Décidément, Seattle lui réussit. Parti troisième derrière Tomac et Barcia, il s’est rapidement fait déborder par Anderson, mais a réussi à contenir Malcolm Stewart toute la manche, ce qui n’est pas rien compte-tenu de la vitesse actuelle de l’Américain. Et ce malgré des passages bien compliqués dans les whoops, qui lui ont fait perdre le contact avec le groupe de tête. MM25 récupère donc un podium heureux suite à la chute de Barcia, mais encore fallait-il rester devant, et il a réussi à le faire. Une finale solide à défaut d’être brillante, et des bons points pris.

Sans doute un peu remué encore par son crash de la semaine dernière, Malcolm Stewart n’a pas étalé son potentiel habituel dans les whoops et n’avait pas ce samedi le mojo qu’il a eu à quelques occasions cette saison. Toujours est-il qu’on en est à faire la fine bouche avec une quatrième place de Mookie, preuve qu’il a changé de statut cette saison. Et que le plateau commence quand même à manquer de pilotes d’usine, aussi.

Justin Barcia était encore parti pour nous sortir une sacrée finale à Seattle, après avoir remporté de manière autoritaire sa heat. Deuxième derrière Eli dès le premier virage, le pilote GASGAS a tout tenté pour prendre la roue dans les premiers tours. Et même s’il a été obligé de voir partir le grand bleu comme on regarde un bateau s’éloigner depuis le quai, il était largement à l’abri pour la deuxième position quand il a chuté. Et il s’en est mis une bonne, avec ça ! Heureusement, d’ailleurs, qu’il “passe” la bosse avec son corps plutôt que de s’écraser dessus, l’issue aurait pu être différente. Mais je ne vous apprends pas que le garçon est du genre teigneux. La preuve, il est parvenu à contenir le retour de Cooper Webb, malgré une machine qui avait l’air bien tordue. Et ce n’est pas donné à tout le monde.

Le champion en titre Cooper Webb, déjà entamé par sa chute il y a deux semaines, a encore chuté violemment aux essais, sur l’enchaînement « Sexton ». Dans le dur, en ce moment, le Coop’. Auteur pour une fois d’un départ exécrable, il n’a en tout cas rien lâché du premier au dernier tour pour aller chercher cette sixième place. Comme d’hab’. Sacré combattant, le garçon…

SX US 2022 : Seattle vu du canapé

La réalisation américaine étant ce qu’elle est, à savoir pas terrible, on n’a pas vu grand chose du reste… Le Pat Le Guen américain appréciant visiblement nous montrer la promenade du soir d’Eli Tomac au détriment des quelques bagarres derrière. Dommage.

On sait quand même que Dean Wilson égale à Seattle sa meilleure performance de l’année, septième… En prenant un tour par Eli Tomac, son meilleur ennemi quand ils étaient tous les deux en Lites. C’est ce qui arrive quand on se blesse année après année : on perd du temps et de l’énergie à se reconstruire et à revenir plutôt qu’à bâtir. C’est aussi significatif du plateau encore debout. Parce qu’après Justin Bogle (pas mal), Mitch Oldenburg (pareil) et Brandon Hartranft, c’est le paradis des privés. Et comme d’habitude, c’est ce bon vieux Kyle Chisholm, pourtant tout détruit d’un crash cette semaine, qui s’en sort le mieux devant Justin Starling et Ryan Breece. Austin Politelli a profité de ce Koh-Lanta des pilotes d’usine pour faire sa première finale de la saison, bravo à lui. Kevin Moranz, le Prince of Bercy, a participé à l’animation de la soirée, avec un beau block-pass raté sur Clason en heat, puis une chevauchée fantastique au dernier tour du LCQ. Beau score ! Mais une finale de plus pour le jeune, quand même.

En parlant de privé, Logan Karnow s’est fait avoir par un sponsor trop bon pour être honnête et s’est donc fait planter. Un grand classique du SX/MX, toi-même tu sais. Il était donc à la rue, Karnow, (got it ?) quand Hannah Ray (aucun lien avec Alex), une femme auparavant ingénieur, lui a proposé de l’aider financièrement en l’échange de visibilité sur la machine du jeune. Désormais à la tête d’un compte Onlyfans apparemment très rémunérateur, elle était le sponsor titre de Logan à Indy comme à Seattle. Une belle histoire, même classée X.

Catégorie 250 Seattle

La catégorie 250, de retour avec les pilotes de l’ouest, a un peu sauvé la soirée en matière d’animations lors de ce petit Seattle. Avec une nouvelle bagarre en course, après l’inoffensif pugilat Ray/Raper de la semaine dernière. Cette fois, c’est Chance Blackburn qui n’a pas apprécié un léger excès d’optimisme de Max Sandford. Coups de genou, tentative d’étranglement et crampes aux doigts, restés tendus bien haut, Chance n’en a pas eu et a été appelé à se reposer dans les gradins, pour des raisons évidentes. Pas bon, les stéroïdes à trop hautes doses !


Quand deux relous s’embrouillent à ta soirée tranquille…

Après cette distrayante mise en bouche, plus la victoire en heat de Vince Friese, qui a sorti la caravane pour ne pas se faire passer par un Nate Thrasher déboussolé par tant de roublardises, on se disait qu’il pourrait bien se passer quelque chose dans cette finale, après tout. Un enthousiasme vite douché par le holeshot de Christian Craig, diabolique dans les whoops en heat. On attendait le cavalier seul du vétéran californien, et lui aussi, visiblement. Du coup, il a été agacé de sentir la pression d’un Michael Mosiman très incisif derrière. Qui a fini par trouver l’ouverture, avec un très léger contact qui a laissé CC28 au sol. Une action évitable, selon moi, si Christian s’était résolu à céder la place, même momentanément. Mais non, il a voulu insister genre patron, et l’a payé.

Du coup, c’est ce renard des surfaces Hunter Lawrence qui signe une victoire comme Pippo Inzaghi un de ses buts : en malin bien placé. Rendons-lui toutefois hommage, il avait la même vitesse que les deux autres, avec des passages dans les whoops suffisamment rapides et propres. Hunter est un solide, avec de l’expérience au plus haut niveau et ça se voit. Il remporte sa deuxième finale de la saison, sa troisième en tout, et repasse devant Mosiman au championnat. Le clan Lawrence vient donc d’empocher une quatrième victoire consécutive en comptant celles de Jett, soit l’équivalent du PIB d’un (petit) état. Une belle histoire, quand on se souvient que le père a dû un moment se nourrir de pain de mie uniquement, dans un logement sans chauffage. True story. Le pari a payé, bravo à eux.

Revenu deuxième après une superbe remontée, Sa Majesté « Kwichtiainne » Craig s’est dit « amer » à propos de la situation, jugeant qu’il s’était fait sortir. Hum, certes, il y a certainement eu un léger contact, mais rien comparé aux multiples incidents des semaines précédentes. Du SX, quoi. Au point qu’on se demande s’il ne se la jouerait pas un peu diva sur ce coup-là, notre plaque rouge, et un poil vexé de s’être fait bousculer par l’impétueux Mosiman. Rien d’inquiétant en tout cas en ce qui concerne le championnat. Avec 26 points d’avance, il a une finale d’avance. Tranquille.

Michael Mosiman, donc, continue dans son rôle d’agitateur mi-agressif mi-incrédule. Rapide, quoi qu’il en soit ! Dommage qu’il ait tordu son disque de frein arrière dans le contact, ce qui l’a obligé à rouler le reste de la course sans, l’arrière se bloquant quelques instants quand il l’utilisait. Galère. Mais encore une fois, il peut repartir de Seattle avec du bon à tirer.

On passe rapidement sur un Shimoda de retour, mais pas au top. Un Vince Friese vainqueur en heat et top 5 en finale, solide. Un Garrett Marchbanks très mal parti mais auteur d’une belle remontée jusqu’à la sixième place. Et un Chris Blose toujours là quand les conditions et les whoops sont difficiles.

Un mot sur Nate Thrasher, seulement onzième malgré un beau début de course. Le pilote Star n’a rien à montrer en matière de résultats malgré une belle vitesse et un potentiel certain. Frustrant pour un double vainqueur l’an dernier en tant que rookie !

La semaine prochaine, repos, avant le retour sur la côte est, à Saint Louis, la suivante.

Par Richard Angot.