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« Les princes et les princesses de l’amour » : On a essayé de tenir le rythme d’une journée de tournage

« Attention : route à accès limité ». À notre arrivée sur le lieu du tournage des Princes et des Princesses de l’Amour, le GPS nous prévient. Nous ne sommes qu’à quelques petites minutes deSaint-Tropez mais derrière le portail qui mène à la villa de la téléréalité deW9, l’effervescence est la même que dans la ville côtière. La voiture nous mène sur un chemin privé. Au bout de celui-ci, deux villas cachées des regards indiscrets.

Dans la première, les candidats et candidates de l’émission tournent la neuvième saison du programme. Dans la seconde, les membres de la production s’affairent. Au bord d’une piscine à débordement, certains gèrent le planning des jours à venir quand d’autres réservent les vols des prochains prétendants à intégrer l’aventure. « Cette année, c’est parti vite et fort », nous annonce-t-on d’emblée. Sur la ligne d’ouverture, quatre « princes » (Anthony, Nathan, Illan et Dylan) et quatre « princesses » (Isabeau, Haneïa, Léna et Yoly) lancent le jeu mais d’autres débarqueront au fil des cinq semaines de tournage.

L’ambiance chauffe, même les caméras éteintes

Au bout de quelques minutes, on nous invite à braver la forte chaleur du sud de la France pour découvrir la maison des candidats et candidates. Il s’agit de la même demeure que la saison précédente « mais on a le sentiment que tout a changé avec les lumières, ça fait très Miami Vice », souligne David Warren, directeur des programmes de Studio 89, la société de production de l’émission.

Sur le côté, Léna et Isabeau, deux des princesses de la saison, attendent de pouvoir entrer dans le champ pour tourner une séquence. Les deux jeunes femmes sont allées à l’agence dirigée par Magali Berdah pour s’emparer d’informations qu’elles vont s’empresser de révéler aux autres. Le reste du casting est réuni dans le salon, les caméras ne tournent pas encore. Pourtant, l’ambiance chauffe. « Ça fait 180 fois qu’on a la même discussion », s’énerve l’une des joueuses. « Eh, c’est bon maintenant », crie la rédactrice en cheffe du programme alors que les participants montent dans les tours. Instantanément, le calme revient. « Désolée », souffle-t-elle en s’adressant à nous.

Une dizaine de minutes suffisent pour mettre en boîte cette séquence. Une fois que Léna et Isabeau en ont fini avec leur déclaration, les caméras continuent de tourner pour enclencher le mode « reality » : les cadreurs de l’émission vont suivre, caméra à l’épaule, les discussions des candidats et candidates dans les différents coins de la villa. Tout ce qu’il se passe est ensuite retranscrit dans un document, la « hot sheet », dans laquelle est résumé de manière factuelle le déroulé de la journée. Quoique… « Résumé » est un bien grand mot. « La hot sheet du premier jour fait 133 pages », révèle David Warren.

« Les princes et les princesses de l’amour » : On a essayé de tenir le rythme d’une journée de tournage

« Vous me stressez ! »

À quelques mètres en contrebas de la villa et de ses échauffourées, Magali Berdah prépare une séquence avec Sam Vega et Aurélie Barnabot, deux des « Avengers de l’amour » de son agence, dans la maison de la production. Avant que le bruit du clap ne retentisse dans la pièce, l’agent d’influenceurs pianote sur son téléphone et écoute ses messages vocaux. Elle finit par être coupée dans son élan : « ça tourne dans l’agence ! » Tous les trois discutent du comportement de certains participants et participantes. A plusieurs reprises, Magali Berdah doit reprendre le fil de sa phrase. « Je suis en fou rire, vous me stressez », rigole-t-elle en s’adressant à nous.

Deux caméras filment la scène. L’une est posée sur un trépied et l’autre est posée sur l’épaule d’un cadreur. À la fin du tournage, ce dernier vient éteindre la caméra fixe. « Euh… Le disque est plein ». Moment de flottement dans l’agence. Rapidement, l’équipe décide de tourner à nouveau les dernières minutes de la conversation. Magali, Sam et Aurélie n’ont pas de texte à apprendre, les mots qu’ils utilisent ne sont donc pas les mêmes que quelques instants auparavant. Tant pis, la magie du montage brouillera les pistes.

À la villa, c’est parfois le calme plat

L’après-midi, c’est activité en bord de mer pour certains et session sieste pour les autres. Sur le sable chaud de la plage de Pampelonne à Ramatuelle d’abord, l’équipe de tournage ne passe pas inaperçue. Trois caméras, une perche, douze candidats et candidates, il y a de quoi attirer le regard des chalands. Sur un coin privatisé d’un bar, des prétendants et prétendantes attendent que celui ou celle qu’ils convoitent finisse son tour de bouée en bonne compagnie. Un large sourire s’affiche sur le visage de bon nombre d’entre eux, mais on sent tout de même un peu de crispation dans l’air. « Allez, on retourne à la villa, on a des choses à régler », lance une participante en prenant ses affaires.

À la villa, justement, toutes celles et ceux qui n’ont pas sauté en voiture pour se balader sur la plage font passer le temps. Illan pique un somme sur le canapé pendant que Dylan, lui, s’est installé sur un transat dans le jardin, histoire de peaufiner son bronzage. Trois participantes font de même au bord de la piscine. Il est 15 heures, les caméras ne tournent pas. Pas de musique, pas de bruit, c’est le calme plat.

Bienvenue en salle d’interview (alias la salle des punchlines)

Il faut se rendre dans la salle d’interview pour capter le son d’une conversation. Une prétendante (dont on taira le nom pour éviter tout spoil) est assise sur un tabouret. Derrière elle, un fond vert. Devant elle, la journaliste qui tient la fameuse « hot sheet » entre les mains. « Attends, je redis ma phrase mais je l’ai déjà dite en interview. Je la redis au cas où ? », s’interroge la candidate. « C’est quoi ta phrase ? », lui répond la journaliste. « C’est qu’au début c’était un congélateur et que maintenant c’est un radiateur », lance la prétendante, visiblement bien préparée à l’exercice des punchlines.

Avec cette jeune femme âgée de seulement 22 ans, la saison promet d’être piquante. « Elle, c’est une plante verte, elle sert à rien à part pleurer, raconte-t-elle face caméra à propos de sa concurrente. J’étais trop bien sans elle et là je me dis que l’heure tourne, qu’elle va arriver. Pfff. Franchement, flemme. »

Une équipe spectatrice du spectacle

Le soir venu, à 22h30, c’est une tout autre ambiance qui entoure la villa. La nuit est tombée et aucun bruit n’est perceptible. Dans le jardin, des néons ont été installés et les candidats et candidates sont réunis en arc de cercle. Autour du fire pit, la voix de Magali Berdah s’élève et passe en revue les avancées sentimentales de chacun et chacune. Nous assistons à la première cérémonie du temps de la saison, celle qui verra le premier prince ou la première princesse faire ses valises.

« C’est bien ce qu’elle dit là », s’extasie le producteur après une remarque particulièrement pertinente de la directrice de l’agence qui anime la soirée. Les membres de l’équipe autour de lui sont au spectacle et rigolent comme on imagine que les téléspectateurs et téléspectatrices réagiront sur leur canapé. « Il l’a manipulée celle-là aussi, c’est pas possible », réagit l’une d’elles à propos d’un des princes. Puis le couperet tombe. Après l’annonce de l’élimination, une régisseuse lance un appel à l’oreillette : « OK donc ça part en reality, on suit la personne éliminée en train de préparer sa valise ».

Les uns et les autres se prennent dans les bras et les caméras s’agitent autour du groupe. La personne éliminée part seulement cinq minutes plus tard, le temps de faire un dernier câlin à tout le monde. Le van l’attend et l’amène jusqu’à la maison de la production. À partir de ce moment-là, elle n’aura plus le droit de mettre les pieds dans la villa, pourtant située à quelques dizaines de mètres.

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