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Sophie Jovillard ("Échappées Belles") : "Je ne suis pas Mike Horn, je ne suis pas une aventurière !" - INTERVIEW

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Jeudi 14 avril 2022, Échappées Belles arrive en kiosques dans un tout nouveau format magazine. La journaliste Sophie Jovillard a accepté de répondre aux questions de Femme Actuelle sur ce nouveau projet autour du voyage, dont elle fait partie et qui continue de nourrir sa passion.

Écrit parAlexandra Ayo Barro

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Depuis plus de 15 ans, Échappées Belles fait voyager les téléspectateurs dans le monde entier... depuis leur canapé. L'émission et ses animateurs nous font découvrir les trésors de la planète en partant eux-mêmes en excursions. Cette fois, l'émission culte revient sous un tout nouveau format magazine, disponible en kiosques jeudi 14 avril 2022. France Télévisions Distribution et Turbulences Presse se sont associés pour créer cette invitation au voyage, à travers des photos de paysages, des guides pratiques et même quelques bonnes adresses et événements à ne surtout pas manquer. Sophie Jovillard, qui assure en partie la présentation de l'émission depuis ses débuts, a accepté de répondre aux questions de Femme Actuelle au sujet de cette nouvelle aventure. La globe-trotteuse en a profité pour se livrer sur son amour inconditionnel du voyage.

Femme Actuelle : Dans ce tout nouveau numéro d'Echappées Belles, vous nous faites voyager en Jordanie, en Italie et au Maroc. Comment ont été choisies ces destinations ?
Sophie Jovillard : Le choix est très subjectif. Nous avons voulu avoir un rôle prescripteur, donner envie aux gens qui vont nous lire de partir, nourrir leur curiosité de s’ouvrir aux autres, de découvrir des parcours parfois insolites et surprenants. Leur montrer qu’ils peuvent aller vers des destinations plutôt connues comme le Maroc, mais aussi les inciter à faire des pas de côté. Il y aura d’autres numéros, en tout cas je l’espère. Donc on ira ailleurs. Bien sûr, on ne peut pas être exhaustifs dans un seul numéro. On a voulu permettre aux gens de piocher ça et là plusieurs idées. Que ce soit dans l’émission ou dans le magazine, on incite les gens à franchir les frontières, de leur village, de leur région, de leur département et parfois de leur pays. C’est ce qu’on a essayé de faire avec ce magazine, montrer que le monde est beau et que la France est belle.

Le magazine revient donc en format papier, avec non seulement du voyage, mais aussi des guides pratiques et des invitations à découvrir les cultures culinaires. Qu’est-ce qui a motivé ce choix éditorial ?
S. J. : On a voulu ce magazine comme un reflet de notre émission, même si dans celle-ci on se concentre sur une destination qu’on explore pendant 1h30. Dans le magazine papier, nous avons voulu montrer différents centres d’intérêts et reprendre ce qui fait l’ADN de notre émission. Vous allez y retrouver des bons plans, de la découverte, mais aussi des astuces pratiques. La gastronomie est elle aussi au cœur de la découverte. C’est souvent autour d’un bon plat que se font les plus belles discussions. Il y a quelque chose d’universel dans le partage d’un repas. La grande nouveauté par rapport à l’émission, c’est le portrait de Mike Horn. On ne fait pas de portraits de personnalités sur France 5. Là j’ai eu carte blanche et j’avais très envie d’aller à la rencontre de personnes qui pouvaient être des sources d’inspiration, et de personnalités qui marquent le monde du voyage et de l’aventure. Il y a aussi un quiz à la fin, sur la Namibie. Pendant le confinement, on a essayé de rester en contact avec nos amis fidèles d’Échappées Belles et je faisais des quiz. Ça permettait de garder le lien, donc on a voulu apporter cette petite note au magazine.

"J’ai grandi à la campagne, dans un tout petit village dans le Beaujolais"

Vous partez à la rencontre de Mike Horn, l’un des plus grands explorateurs de ce siècle. Racontez-nous.
S. J. : Il y a tellement de gens que j’aimerais rencontrer ! On a choisi Mike Horn pour sa sympathie et sa disponibilité. Son avion atterrissait de je ne sais plus où et on a discuté tous les deux pendant une heure, de choses et d’autres. De voyage, de famille, de l’importance des aventures dans sa vie, de sa définition de l’aventure. Lors de sa dernière expédition, il s’est fait très peur. Il était perdu et a cru y laisser sa vie. Je pense que ça l’a un peu vacciné et qu’il se recentre aujourd’hui sur des choses un peu plus prudentes. Quoiqu’il serait bien capable de repartir vers des expéditions folles… Il me fascine. Ses aventures me fascinent. Je me suis fait un petit plaisir.

Sophie Jovillard (

Depuis la levée progressive des restrictions dans différents pays du monde, est-ce que vous avez pu rattraper tous ces voyages perdus ?
S. J. : Pendant le premier confinement, on était comme tout le monde. Enfermés, on ne pouvait pas bouger. C’était assez frustrant mais, une fois de plus, je suis une privilégiée. J’ai la chance de pouvoir voyager, ce qui n’est pas le cas de tout le monde et j’en ai bien conscience. Nous avons pu recommencer à voyager relativement tôt par rapport aux autres. On a rattrapé notre retard en se concentrant sur beaucoup de destinations France. On a aussi pu aller à Venise, il n’y avait personne. C’était dingue ! J’avais découvert Venise à plusieurs reprises, avec l’acqua alta, Venise pendant le carnaval, Venise en vacances. Et là Venise rien que pour nous… Quand on a diffusé l’émission il y a eu un vrai effet, on nous a remercié de montrer ça. Notre privilège, j’espère qu’on le redonne un peu aux gens en leur offrant ces émissions et ce magazine. Si on leur fait du bien, c’est notre bonheur et notre satisfaction.

"Je suis restée bloquée là-bas. J’ai cru que j’allais y rester"

D’où vous vient cette passion du voyage ?
S. J. : J’ai grandi à la campagne, dans un tout petit village dans le Beaujolais. Mes parents sont originaires de Bordeaux mais se sont installés là-bas. Avec mes trois frères et sœurs, on y a grandi. C’était chouette, mais rapidement j’ai eu envie d’élargir le cercle. J’ai eu envie d’aller à la grande ville, qui était Lyon. J'y ai fait mes études, mais ce n’était pas assez loin. Petit à petit j’ai eu envie d’aller encore plus loin. J’ai travaillé pour France 3 en régions, puis pour la chaîne Voyage et puis il y a 15 ans on m’a proposé de travailler sur une émission de voyage autour du monde. Je leur ai répondu que c’est exactement ce que je voulais faire. Ça s’est fait comme ça. À chaque fois j’ai poussé les frontières. Plus on en pousse, plus on a envie d’aller voir ce qu’il se cache derrière l’horizon. Une destination en amène une autre et un rêve en chasse un autre. Quand c’est votre travail et qu’on vous permet de réaliser ça... c’est cadeau ! Et comme il faut être généreux dans la vie, j’essaie de le redonner un peu aux autres en proposant des magazines de voyage et de ne pas le faire que pour moi. Sinon je ferais mes carnets dans mon coin. Cette passion, je l’ai chevillée au corps depuis le début, je ne me lasse pas d’aller partout dans le monde et même au coin de la rue.

Avez-vous déjà été confrontée à des problèmes sur le terrain ?
S. J. : C’est assez maîtrisé parce que notre société de production nous permet de préparer en amont les émissions. On sait à l’avance qui on va rencontrer, même si nous n’avons pas les moyens d’aller faire du repérage, parce que nous sommes une petite structure. Tout se fait depuis notre bureau parisien. On va vers des destinations qui sont accessibles et les parcours que nous empruntons sont sécurisés. Mais malgré les précautions, on prend des tuk tuks, des bus, des taxis, des vélos, nos pieds... et parfois ça peut glisser. Parfois on a des surprises, des pépins. À Madagascar j’ai eu une grosse frayeur. Je faisais du canyoning dans un endroit très escarpé et isolé. Le guide n’avait pas bien estimé le temps de la traversée. Ce qui fait que nous sommes arrivés un peu en retard. On s’est retrouvés coincés dans le canyon et la nuit est tombée. Je suis restée bloquée là-bas avec le guide et ses deux enfants. J’ai cru que j’allais y rester. L’équipe m’a perdue de vue, ils sont redescendus dans la vallée sans parvenir à me retrouver, même avec le drône. J’ai réussi à m’en sortir en escaladant la montagne, du bout des doigts. Les villageois jetaient des petites lumières au fond et sont venus me chercher. À ce moment-là, là je me suis dit que je cherche du plaisir, pas des prises de risques. Je ne suis pas Mike Horn (rires) ! Je ne suis pas une aventurière.

"Je vais être absente pendant 48h, ne t’inquiète pas, je suis au fin fond de la montagne"

Il y a quelques années, vous avez révélé vivre dans un appartement parisien sous les toits, que vous surnommiez votre “cabane”. Est-ce toujours le cas ?
S. J. : Je vis toujours là. C’est mon pied-à-terre à Paris. J’ai l’extrême chance d’en avoir un autre à Marseille. Je suis très Paris-Lyon-Marseille, puisque ma famille vit dans la région lyonnaise. Je me promène entre les deux.

D’ailleurs, que faites-vous lorsque vous ne voyagez pas ?
S. J. : Je travaille aussi pour France 3 Occitanie. J’essaie de collaborer sur d’autres supports. Donc quand je ne tourne pas… je tourne. Autrement, je me pose (rires). Je passe généralement mes vacances en France. J’essaie aussi de me consacrer un peu à moi et à mes proches, de faire des breaks entre deux tournages. Chaque tournage dure une dizaine de jours, on en a 10 à 12 par an. Cela fait environ 120 jours de tournage pour Échappées Belles. Le reste de l’année est occupée par d’autres activités et du temps à soi.

Vous qui êtes tout le temps dans un avion, une voiture, un bus, ou un bateau, comment faites-vous pour allier cette vie de découverte avec une vie personnelle ?
S. J. : C’est une question d’organisation. C’est dans le package. Il faut que l’entourage le comprenne. Quand on voyage beaucoup il faut s’accorder du temps perso. Quand on rentre de tournage et qu’on se consacre à autre chose, il faut le faire pleinement. Mais c’est plus une question de rythme. Les hôtesses de l’air et les stewards font sûrement pareil. Nous sommes à 100% dans tout ce que nous faisons, que ce soit en tournage ou à la maison. On garde en tête les bons souvenirs, mais il ne faut pas que le travail grignote le temps personnel.

Comment gardez-vous le contact avec vos proches lorsque vous êtes sur les routes ?
S. J. : Avec les réseaux sociaux, il y a des connexions un peu partout. Le contact on le garde quasiment en permanence. Quand on part vers des destinations un peu moins bien couvertes, sans Wi-Fi ou autre, on prévient. "Je vais être absente pendant 48h, ne t’inquiète pas, je suis au fin fond de la montagne". J’étais au Rwanda pour admirer les gorilles une fois. On les a cherchés pendant deux jours parce qu’ils s’étaient cachés. C’est chic de dire "Je pars chercher les gorilles au Rwanda" (rires). Mes proches ne sont pas inquiets.

Avez-vous des conseils à donner et des destinations à privilégier pour ceux qui aimeraient découvrir le monde (ou la France) avec un petit budget ?
S. J. : Je milite pour la France, parce qu’on a un pays exceptionnel. 49% des Français ont conscience qu’il faut choisir des destinations de proximité. Il est donc important de valoriser notre pays, d'opter pour des voyages responsables, et de limiter le tourisme de masse. Naturellement j’irai plutôt dans le sud, vers Marseille, parce que j’aime cette région. Ça va finir par être victime de son succès, mais c’est une grande ville avec les pieds dans l’eau. Les Calanques sont exceptionnelles. Il faut faire attention à ne pas y aller en pleine saison pour ne pas abîmer l’écosystème. Un petit week-end prolongé au mois de mai, si on arrive à cumuler des RTT, c’est très bien. Regarder ce qu’il se passe près de chez soi, ça peut donner naissance à un super week-end pas cher. Dans le Perche par exemple, qui est une très belle destination, ou dans les Landes. Je pense qu’il faut privilégier les destinations proches, et s’offrir la chance d’aller plus loin quand on peut. Mais ça se prépare, c’est peut-être le voyage d’une vie pour certains.

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