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San Diego, round 3. D’habitude, c’est là qu’on commence à y voir plus clair, qu’une hiérarchie commence à se dessiner. Cette année, un peu moins. Preuve qu’il se pourrait bien qu’on soit au début d’une de ces fameuses saisons indécises, de celles qui tiennent en haleine tout du long et dont on parle des années plus tard ! Ou bien les mecs vont tomber comme des mouches et on va se retrouver avec un bon vieux duel Roczen/Webb qui se terminera avec la Coop pour coupe, ou l’inverse. Bref.
Μais commençons cette rubrique/chronique/papier numérique ou comme vous voulez l’appeler par LA GROSSE NEWS de la soirée : le retrait de Thomas Do. Nan, je déconne, mais on y reviendra quand même, tout en bas, plus loin. Causons terrain plutôt, comme dit Mickey. Rien de transcendant, avec beaucoup de virages à 90° qui n’aident généralement pas les dépassements. Un dragon back , mais version tranquille, et LA vraie star de la soirée : une série de whoops longue comme un confinement strict, et qui était à peu près le seul endroit potable pour doubler, il n’y qu’à demander à Jason 21. Avec autant de longueur, on pouvait légitimement penser qu’ils allaient se défoncer et devenir « sautables », mais niet, ils sont restés à dribbler toute la soirée. Ce qui en a largement favorisé certains (on te voit, Christian) et pas d’autres (hum, Marv). Tout cela combiné à une terre dure et glissante, ce qui rendait le grip dur à trouver évidemment.
La voilà, la première victoire de Chase Sexton ! Depuis le temps, il fallait bien que ça arrive tant notre Dumbo de La Moille (son bled natal de l’Illinois) possède le package complet : départ/vitesse dans les whoops/vitesse tout court/physique… Suite à la semaine dernière où, justement, il ne sentait pas plus en confiance que ça dans les whoops, le team a testé avant San Diego et CS23 a adopté de nouveaux tés de fourche qui apportent moins de rigidité à sa Honda. Imaginez le bout de bois que ça devait être pour le commun des mortels ! Quoiqu’il en soit, rien à signaler pour un Chase en mode robot : après son bon départ, il a cette fois pris tout le temps qu’il fallait pour doubler de manière autoritaire Marvin Musquin, puis tchao/bonsoir. Une victoire comme dans un rêve, sans aucune difficulté, les deux pieds sur les repose-pieds quoiqu’il arrive. La question, c’est maintenant, on fait quoi ? Vient-on d’assister au début d’un règne sans partage type McGrath en 1993 ? Est-ce un coup d’épée dans l’eau ? Est-il candidat au titre ? Verra-t-on un jour un team Chase/Do ? Oups, sorry, je m’égare encore. Tant de questions ! En tout cas, c’était beau comme un ballet au Bolchoï, et le jeune n’est clairement pas là pour boire l’eau des pâtes. Même dans son team, son statut ne va pas tarder à poser problème, selon moi. Et mine de rien, le team HRC a gagné deux épreuves sur trois jusqu’ici.
Eli Tomac profite d’un de ses rares bons départs pour prendre la plaque rouge après trois courses, voici un début de championnat sur lequel peu auraient parié ! 6/4/2, ET3 est bien au rendez-vous avec sa nouvelle équipe, puisque c’est tout simplement son meileur début de championnat en SX US 450. Avec toujours ce style inimitable, qui tire même sur le Seb Tortelli par moment dans les virages. Bien, tout ça, donc, connaissant la difficulté que notre cowboy du Colorado a à entamer correctement ses saisons. Mais, parce qu’il y en a un quand même, ça fait sévèrement bizarre de voir Eli « Fucking » Tomac, pas vraiment un demi-sel, se faire déposer dans les whoops comme ça par Jason Anderson. Ou même être incapable de revenir sur Sexton un fois l’obstacle Musquin sauté. ET3 reste un formidable pilote, preuve en est de cette plaque rouge, mais n’est plus le bulldozer qu’il a été un moment. Bon, ceci dit, je ne lui dirais pas forcément en face dans ces termes, on ne sait jamais. Ces performances montrent en tout cas que cette Yamaha n’est peut-être aussi mauvaise que certains commentateurs le disent… #bluepig
D’autant qu’on en trouve une deuxième sur le podium de San Diego, avec enfin un vrai résultat de Dylan Ferrandis ! Hyper rapide au chrono, DF s’est pourtant encore copieusement loupé au départ en heat. Cinquième à l’issue d’une remontée correcte, ça ne paraissait pas gagné en finale… Le choix d’une grille tout intérieur a pourtant sauvé la soirée, en lui permettant de sortir pas trop mal. Et pour la deuxième soirée de suite, Dylan s’est permis de doubler le champion en titre ! Ses passages dans les whoops, notamment, étaient bien au point, lui permettant de faire égal avec son coéquipier Tomac. La vitesse, la constance des temps sur la finale, tout est en place pour que Dylan s’installe enfin à long terme sur le podium, pas une fois de temps en temps. Mais ça passe par plus de régularité au départ aussi. En tout cas, tout cela va dans le bon sens !
Ce diable de Cooper Webb n’était pas bien loin de voler son premier podium de l’année à « notre » Dylan ! Gros whoops ou pas, bon départ ou pas, le pitbull est toujours là, s’agrippant aux mollets du facteur quoiqu’il arrive. Ainsi, malgré un début de championnat qui a pu sembler un peu poussif à l’écran, le gars est deuxième ex-aequo du championnat à un point de la tête… Sur une toute nouvelle moto, sans avoir rien montré encore. C’est plus inquiétant que rassurant pour ses adversaires, vu d’ici. En fait, Coop fait penser au T1000 de Terminator 2 : tu as beau faire ce que tu veux, le type est toujours là, nickel comme au premier jour. Il joue clairement le long terme, et le fait avec intelligence, même sur un terrain comme celui-ci qui ne lui était pas favorable. Du beau travail…
On attendait du mieux de Malcolm Stewart à San Diego, avec une ligne de whoops aussi longue. Ce qui n’empêche que Mookie a une nouvelle fois très bien roulé, en restant au contact de Cooper, pas si loin de Ferrandis, tout au long de la finale. Avec un départ un peu meilleur, il a lui aussi largement sa place sur le podium. Le problème, c’est qu’ils sont quasiment une petite dizaine dans le même cas. À égalité de points avec Ken Roczen après trois courses, ce début de saison reste largement positif, et ce malgré la Marvinade d’Anaheim 1. On dirait bien que la greffe Baker’s Factory est en passe de prendre !
En parlant de Baker, son autre poulain Aaron Plessinger n’a cette fois pas réussi le plus dur : partir devant. AP7 n’est certes pas monté sur le podium du coup, mais a tenu son rang en ne lâchant rien jusqu’à cette très crédible sixième place. La même qu’il occupe au provisoire, ce qui n’est pas rien quand on voit les noms devant, et derrière aussi d’ailleurs.
Encore une soirée difficile pour Ken Roczen à San Diego, même si ce n’est pas entièrement de sa faute. Déjà, se faire dominer de la sorte en heat par Cooper Webb et Marvin Musquin n’annonçait pas grand chose de bon. L’Allemand a pourtant fait le principal en partant dans le wagon de tête. Un temps doublé par l’ennemi Webb, il avait réussi à le repasser, ce qui est assez rare pour être signalé, et n’était pas si loin de s’attaquer à Tomac quand il s’est pris une torpille verte nommée Jason à la sortie des whoops. Rien de bien méchant, mais de quoi lui faire perdre de précieux points… Le plus important étant qu’il est dans le coup, et toujours au contact au provisoire. Il y aura des jours meilleurs.
Enfin, voici venu le temps de parler de JahZion Anderson. Dans un monde parfait, JA21 serait leader du championnat avec une feuille de route quasi immaculée, un 2/1/2 de très bon aloi… Parce qu’en dehors de la prestation sans faille de Sexton, Jason a été el hombre de cette finale. Parti dans le paquet, il est remonté devant comme un Elite en UFOLEP, en passant des clients comme Webb, Ferrandis, Rozcen ou Tomac. Impressionnant ! Jason est clairement l’énorme surprise de ce début de saison, et cette course sa meilleure depuis des lustres. C’est d’autant plus dommage que sa Kawa se soit mise à plus fumer que l’arrière du van de Stankdog après la finale la semaine dernière. « Soucis de radiateurs » selon la voie officielle, bouchon de radiateur arraché selon certains. Toujours est-il qu’El Hombre a préféré rendre un peu la main, mais sauve tout de même cette huitième place importante dans l’optique du championnat. Parce que cette fois, on en est là : JA21 est dans la course au titre, avec ce genre de prestation.
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Plus swag que ça, tu peux pas !
Justin Barcia a terminé 8e sur le terrain, mais a été pénalisé d’une position pour avoir trop mis de gaz en dehors de la piste après sa chute avant les whoops. Une légère cabriole offerte avec le sourire par un autre Justin, Bogle cette fois, qui s’était fait proprement couper en deux par Barcia avant. Une situation complexe à examiner. Certes, se venger quand on prend un tour, c’est comme essayer d’embrasser sa soeur, un grand non. No, niet, nicht. MAIS il y a un moment où il faut quelqu’un pour se dresser sur la route de Barcia, et lui montrer que ses actes ont des conséquences. Selon les témoins du drame, l’attaque de JB51 sur JB19 était de niveau terroriste. Ainsi, si l’on ne peut pas cautionner ce qu’à fait Bogle (disqualifié à juste titre), on peut tout du moins le comprendre. Barcia, lui, finira peut-être également par s’apercevoir qu’on peut doubler sans être obligé d’expulser celui qui précède dans la buvette du premier étage. Nan, je déconne, encore ! Allez, Robert, remets-nous deux JB, les mouettes ont pied !
Parfaite exécution de la part de Justin Bogle, quand même !
Oh fatche, c’est le moment de causer de Marvin Musquin. Franchement, après l’annonce de son ralliement à la DV’s Factory et de son contrat SX only, plus cette très bonne première course, je faisais de Marv’ un des favoris au titre. Ou au moins pour le podium final. De fait, après sa très bonne heat et son départ en tête, je le voyais bien, pourquoi pas, contrer les attaques de ce robot de Sexton pour finalement s’imposer en solitaire. Comment dire… ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Marv’ a coulé plus vite qu’un chalutier torpillé par erreur par un sous-marin, et sauve de justesse une place dans le top 10 parce que JB10 (encore un!) a perdu l’avant après les whoops. Dur. Même pas la peine de tirer sur l’ambulance, j’imagine qu’il doit se sentir assez mal comme ça. Charge à DV et son clan de trouver les mots.
À part ça, on a perdu Joey Savatgy pour la saison. Déjà touché au ligament du genou, il en a remis une couche dessus ce week-end. Un nouveau coup dur pour un type qui les enchaîne. Dur, ce sport. Adam Cianciarulo nous quitte aussi pour vraisemblablement quelques semaines, après s’être fait mal au genou, en plus de son épaule. Heureusement que Jason est là pour le team Kawa !
Dean Wilson a connu des problèmes d’embrayage dès le premier tour, ce qui n’est pas banal.
Catégorie 250 San Diego
Nous voici avec un nouveau vainqueur, Michael Mosiman ! On sait depuis lontemps qu’il a la vitesse, il restait à ne pas commettre d’erreurs stupides. Ce que le pilote GASGAS a pour une fois réussi, même s’il en est fallu de peu. Rien à dire, Mosiman a fait une belle course et a su résister à un excellent Hunter Lawrence. Du beau boulot, sans trop de déchet.
Hunter a pourtant tout donné dans le rôle du chasseur, finissant même dans la roue après s’en être mis une peu de temps avant. Toujours pas descendu du podium, l’aîné est à sa place en seconde position, maintenant qu’on a en plus perdu l’ami Seth Hammaker. Dommage qu’il n’ait pas réussi à profiter d’une rare erreur de Craig pour s’imposer, parce que ce type d’opportunité n’arrivera pas toutes les semaines.
Christian Craig avait gagné la course avant d’arriver à San Diego, juste en regardant la photo des whoops sur l’IG de Dirt Wurx. Mais il faut bien faire le course quand même. C’est au départ que c’est parti en vrille, à cause d’un Mosiman qui sert Hunter qui lui-même sert… Bref, effet domino, et notre CC28, sans visière, condamné à remonter. Prudent, il a d’abord tenu à vérifier que l’huile qui coulait sur son carter ne venait pas de sa machine. À partir de là, on a pu assister au récital. Ce Craig est quand même du genre magique quand il roule comme ça. On aurait dit une patineuse sur glace au milieu d’une équipe de hockey. Toute résistance étant inutile de la part des autres, puisqu’il faudra bien passer dans les whoops à un moment ou un autre… Vince Friese a bien tenté de faire du Friese, mais il n’y avait rien à faire. « Kchisstiaine » reste le grandissime favori pour ce titre, la preuve en est qu’il peut monter sur le podium en prenant le temps de s’allonger au premier virage, puis de faire un tour de reco. Fort. Le mec arrive même à rester classe sans visière…
Facile, le gars…
Belle quatrième de Vince Friese, dans le rôle du gars au bon endroit au bon moment. Vince est bien capable de monter sur un podium, quand il y aura un ou deux blessés de plus…
Jo Shimoda, impliqué dans le crash du départ, est bien remonté, mais voici encore une course qui ne fait pas ses affaires… Dure saison pour le Nippon.
Belle sixième place pour Carson Mumford, et bon retour à la septième aussi pour Jalek Swoll, après sa cascade d’Anaheim 1. Catastrophe, par contre, pour le pauvre Garrett Marchbanks, contraint à l’abandon après avoir percé sa durit de radiateur dans le crash du départ.
Enfin, passons au cas Do. Suivi par Flo sous le casque, on attendait tous beaucoup de ses aventures en vidéo. Surtout après ses bons résultats de l’an dernier, sur une côte il est vrai désertée comme celle d’Opale en novembre. Pas dans le rythme à Anaheim, absent sans trop d’explications à Oakland, Thomas Do a décidé de ne pas se rendre à San Diego et de stopper là son aventure US. Crispé, incapable de rouler à son niveau selon lui, Thomas n’est plus dans les bonnes dispositions psychologiques pour performer. Il serait facile de lui jeter la pierre ou de faire des mauvaises vannes (Do bloqué?), mais la réalité, c’est que ce sport est tellement exigeant et dangereux que prendre cette décision est certainement la plus responsable. Rouler en SX, a fortiori en course, ne peut pas se faire à la légère, et le faire avec une appréhension, c’est le désastre ganranti. Bravo, donc, à Thomas Do pour cette décision beaucoup plus courageuse qu’on pourrait le penser à première vue.
Back to Anaheim la semaine prochaine !
Par Richard Angot.