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Papoter autour de la machine à coudre au centre social de la Chancellerie, à Bourges

Celle qui a les deux casquettes de couturière et tapissière, anime l’atelier couture du centre social de la Chancellerie, à Bourges.

Un atelier assez couru. « Il y a beaucoup de demandes, confirme Émilie Bouquin-Bracq, la responsable du centre social. C’est le seul atelier qui est proposé trois jours par semaine, dont deux fois le jeudi. »

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Installées autour d’une table en U, face à leur machine à coudre, les participantes apprennent à faire un ourlet, à changer une fermeture éclair… « Pour ne pas les décourager, je les mets toujours en garde dès le départ : les retouches, c’est ce qu’il y a de plus difficile en couture, précise Chantal Perchat. Elles apprennent aussi à tailler un vêtement et à le monter de A à Z. Je les fais aussi explorer ce que propose la machine, comme le surfilage. »

Ce jour-là, Zaïna raccourcit son pantalon et coût des passants pour sa ceinture. Marie-Christine se confectionne un cabas. Morgane surfile les coutures d’un vêtement qu’elle s’est fabriqué toute seule : « C’est la première chose que je réalise pour moi. Avant, c’était toujours pour les enfants, la famille. Et maintenant, mon mari me demande un pantalon. »

« On parle de nos soucis, de nos familles. On s’échange les bons plans »

Papoter autour de la machine à coudre au centre social de la Chancellerie, à Bourges

Chantal Perchat (couturière et animatrice d'atelier)

« Comme je suis aussi tapissière, je leur montre comment faire des coussins, des housses de couette, des doubles-rideaux, poursuit Chantal Perchat. Je suis aussi très ouverte à la récup. C’est autant de vêtements, de tissu, qu’on ne jette pas. Une des participantes a réalisé un tapis de sol avec de vieux draps. Une autre a cousu un tipi pour son fils. »

Pour Chantal Perchat, cet atelier va au-delà de la couture : « C’est l’occasion de parler, de se retrouver, de rigoler. On parle de nos soucis de nos familles. On s’échange les bons plans, afin de trouver du tissu pas cher, des fermetures éclair au bon prix… On fait toutes attention au prix des choses. »

Ce que la couturière apprécie par-dessus tout, c’est l’échange : « Elles m’apprennent les coutumes de leurs pays d’origine, comment on raccourcit une djellaba… »

C’est au centre social que Marie-Christine, 67 ans, a pris goût à la couture. « Ici, j’ai participé à l’atelier esthétique l’an dernier, j’ai fait de la gym. La couture, j’avais été obligé d’en faire à l’école. C’était comme ça l’époque. Les filles apprenaient la couture et la cuisine. Quand on est obligé, on ne trouve pas ça très intéressant. Aujourd’hui, j’adore. »

L’atelier oscille entre six et huit participantes. « Mais on sent bien que depuis la rentrée de janvier, l’épidémie de Covid freine le retour des habitués », remarque Émilie Bouquin-Bracq.

Chantal Perchat anime également les ateliers couture de la MJC d’Asnières et de l’Amicale du Val d’Auron.

Marie-Claire Raymond